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Les économies des projets matures

A l’entame de cette réflexion, une anecdote vécue dans la région de l’Est peut édifier sur la conduite de certains projets à travers le pays. La localité de Guiwa-Nyangamo, située sur la nationale Bertoua-Garoua-Boulaï, dans l’arrondissement de Ngoura, département du Lom et Djerem, a défrayé la chronique en 2014. La construction du centre de santé de ce village a mobilisé deux financements à la fois. Comment cela a-t-il été possible ? Pour parer au plus pressé, l’organisme international chargé d’encadrer les réfugiés centrafricains arrivés en masse dans la localité, réussit à mobiliser les fonds nécessaires pour construire ledit hôpital. Le bâtiment, bien équipé, est alors rétrocédé aux pouvoirs publics. Mais dans la cour de cet édifice flambant neuf, un autre chantier est en cours. Vérifications faites, le prestataire n’entend pas arrêter les travaux. Parce que les pouvoirs publics ont prévu de bâtir un édifice devant servir la même cause, sur le même site. Des décomptes lui ont d’ailleurs été déjà payés... Une absurdité qui ne s’explique pas. La donne est-elle en train de changer ? La tenue des conférences élargies de programmation du 19 au 23 juin dernier à Yaoundé, augure-t-elle une nouvelle ère dans le choix des projets ? L’ambition affichée est de procéder à une bonne sélection des projets dans le cadre du budget triennal 2018-2020. Le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire a ratissé large en réunissant autour de la même table les secrétaires généraux des ministères sectoriels et hauts responsables impliqués dans les Cadres de dépenses à moyen terme (CDMT). Au cours de ces échanges, constat a été fait que les projets retenus en vue d’être financés n’atteignent pas toujours le niveau de maturité requis, indispensable à leur bonne mise en œuvre. Les pouvoirs publics n’ont jamais cessé de faire des interpellations dans ce sens. Il n’y a pas de cela très longtemps, le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf) faisait observer que pour certains projets d’investissement, la mise à disponibilité des terres ne faisait pas souvent l’objet de demandes dans la forme et dans les normes. L’on se souvient que dans le département de l’Océan, par exemple, l’Etat avait perdu plus d’un milliard de francs pour l’acquisition d’une parcelle devant abriter un projet d’envergure. Si le Mindcaf avait été contacté dans ce cas précis, une économie aurait été faite. L’avancement de plusieurs projets est ainsi handicapé, pénalisé par ce phénomène : des ouvrages d’art par ici, un hôpital par-là, des routes, très souvent&hell...

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