L es autorités de régulation du système bancaire de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont identifié une menace pour sa stabilité. C’est la concentration de plus en plus en plus accrue des financements bancaires sur quelques contreparties, dont l’Etat. En d’autres termes, la surexposition des banques au risque souverain. Le sujet était sur la table de la 14e concertation annuelle du président de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) avec la profession bancaire et financière de la CEMAC le 23 juin dernier à Bangui, en République centrafricaine. Une semaine après, le 30 juin à Yaoundé, cette préoccupation a de nouveau été débattue pendant le Comité de politique monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). « Aujourd’hui, les banques ont de l’appétence vers les marchés des titres. Cette mobilisation des ressources pour les Etats créent ce qu’on appelle l’effet d’éviction. C’est-à-dire que les financements sont orientés vers le fonctionnement de l’Etat au détriment du financement du secteur privé, source de croissance », a expliqué le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, par ailleurs président de la COBAC. Pour contenir le risque, des mesures ont été proposées au gendarme bancaire de la sous-région. Elles portent sur la sensibilisation de la clientèle à la culture du remboursement et la limitation des titres publics dans les bilans des banques afin de diversifier davantage les actifs de ce secteur. En effet, les données récentes à fin juin 2025, font état d’un encours des valeurs du Trésor en hausse de 27,6% passant de 6 624 milliards de F en mars 2024 à 8 451,8 milliards de F douze mois plus tard (mars 2025). Les Trésors nationaux des six pays membres de la CEMAC ont mobilisés sur la période, 5 701,2 milliards de F soit 67,4% de cet encours. L’origine des financements place les spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) en tête des détenteurs finaux (66,1%) suivis par les investisseurs institutionnels (sociétés d’assurance, fonds de pension, etc.) avec 16,9% des titres, les établissements de crédit non SVT (12,2%) et les personnes physiques (2,8%). La BEAC elle, clos le tableau avec 2% des valeurs du Trésor émises sur le marché. Là où l...
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