L
a commande publique fait l’objet de nombreuses critiques. Le non-respect des délais
observé dans l’exécution de certains chantiers à travers le pays fait les choux gras
de la presse nationale. Le phénomène prend de l’ampleur. Les parties prenantes ne
cessent de déplorer le retard préjudiciable à l’économie nationale et aux entreprises
concernées. Du fait des projets non livrés à temps, celles-ci perdent du temps, de l’argent, leur
crédibilité… Les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œuvre, l’autorité contractante (ministère
des Marchés publics), l’ingénieur de l’Etat (ministère des Travaux publics), les soumissionnaires, le régulateur, les co-contractants, les observateurs indépendants, les bénéficiaires
de ces ouvrages… se rejettent mutuellement les responsabilités dans la plupart des cas.
Comment expliquer que des projets ayant fait l’objet des études préalables, bien ficelés
et montés par les experts, passés selon les procédures en vigueur, confiés à des soumissionnaires sérieux et professionnels, au regard de leur expérience et expertise, puissent
connaître dans sa phase d’exécution des retards de plusieurs mois ? C’est une situation qui
embarrasse dans la mesure où l’impatience et les attentes des populations sont fortes.
Les suspensions, les exclusions prononcées à l’endroit de certaines entreprises attestent
bien de la persistance et de la profondeur du fléau qui gangrène le secteur. Les acteurs
ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde. Certains sont loin des réalités sur le
terrain. Il arrive, par exemple, que le taux d’avancement d’un chantier est de 10% alors que
les délais sont consommés à plus de 90%. Les délais des études préalables, premier obstacle, prennent parfois sept à dix ans. Au point qu’une fois bouclées, ces études deviennent
caduques, puisqu’elles ne peuvent plus être exploitées. Quand bien même elles sont menées à terme, il se pose souvent le problème de leur qualité. L’on se rend parfois compte
lors de la phase d’exécution qu’elles sont immatures ou inexploitables. Des compléments
d’études sont alors sollicités. Les lenteurs décriées dans les procédures des marchés publics
sont nombreuses: le profil hétéroclite des acteurs (entrepreneurs, ingénieurs, techniciens,
observateurs indépendants…), la maîtrise approximative des procédures de passation et
d’exécution des marchés, le manque de formation... Depuis sa création, le ministère des
Marchés publics qui a permis à l’Etat de faire d’importantes économies est souvent taxé, à
tort ou à raison, de juge et partie. L’on déplore encore des poches de corruption, d’incompétence, d’in...
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