loader

« Ce sont de grands industriels de l’agro-alimentaire qui vont sortir du programme »

Dr. Cargele Masso, représentant-résident de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) au Cameroun et coordonnateur d’Enable Youth Cameroon.

Peut-on déjà parler à ce jour d’une évaluation d’impact du programme « Enable Youth Cameroon » ?

Il serait tôt de parler d’une évaluation d’impact. Nous sommes actuellement en train de compléter le processus de la première cohorte. Quand on aura fini les activités de cette vague et obtenu des financements pour créer des entreprises individuelles ou associatives, on pourra parler d’évaluation d’impact préliminaire. On ne peut réellement faire une évaluation d’impact que cinq à dix ans après l’implantation des activités. Durant la durée de vie du projet, il n’y aura pas assez d’informations. On aura l’impression de surestimer l’impact si on fait une évaluation juste à la fin du projet. Mais, il y a l’impact préliminaire, c’est-à-dire, ce qu’on voit juste à la fin du projet. Les premiers résultats révèlent que la plupart des jeunes ont soumis leurs plans d’affaires et que la qualité est au rendez-vous. Suite à la formation, nos jeunes sont devenus très compétitifs. Certains ont obtenu des prix dans des compétitions aux niveaux national et international dans le domaine de l’agribusiness, en exploitant les connaissances acquises pendant l’incubation.

A titre d’exemple, nous avons le premier pionnier, Priestley Pride Tabi (fondateur de la start-up AgriBiz ; Ndlr), qui a pu lancer quelque chose. Ce jeune de 24 ans a participé à beaucoup de compétitions comme le programme « Youth Entrepreneurship Innovation Challenge » où il a obtenu le premier prix. Ce qui l’a amené à Kigali au Rwanda dans le cadre du réseau Youth Connekt Africa. Il y a obtenu un stage en Ouganda pour apprendre comment fabriquer du jus de banane de haute qualité. Après cela, il s’est installé dans la localité de Penja, région du Littoral. Ce jeune a réussi à commencer son activité avant d’obtenir le financement du programme. Nous recevons beaucoup d’autres jeunes qui demandent un appui pour pouvoir lancer leurs activités. A part le décaissement des fonds, l’autre aspect qui va être critique pour obtenir les résultats, c’est la confirmation de l’opérateur financier. Nos collègues du Projet de développement des chaînes de valeur agricoles (PD_CVA) sont très avancés dans les démarches. Si on arrive à obtenir les fonds pour accélérer les activités, on va être dans les conditions idoines pour commencer à parler d’une évaluation d’impact préliminaire pour les résultats obtenus à la fin du projet.           

Quel est le chronogramme de recrutement des 1024 autres jeunes qui attendent d’être incubés ?

Selon nos prévisions, si tout marchait comme nous avons prévu, la première cuvée devait durer pour une période maximale de douze mois. Mais, nous avons accusé un retard. Pour la deuxième cohorte, nous avons commencé le processus de recrutement, mais nous avons arrêté plus ou moins temporairement, le temps de finaliser les activités de la première cohorte. Nous avons lancé le recrutement de la deuxième cohorte il y a un an. On a fait la première présélection. 1000 jeunes sont déjà informés qu’ils vont passer en entrevue. On compte retenir 512 d’entre eux. Mais, il y a aussi un groupe de jeunes qui sont dans une liste d’attente en cas d’éventuels désistements. Depuis que le programme a commencé, on devait être rendu à la troisième cohorte. A cause d’un léger retard, on n’a pas beaucoup avancé avec la première. Ce qui fait que le processus de recrutement de la deuxième cohorte n’a pas été finalisé.

Qu’est-ce qui n’a pas marché ?

Le projet est en fait financé par la Banque africaine de développement (BAD). Quand il y a des retards de décaissement, il y a un certain nombre d’activités non exécutés. A cause de cela, il fallait attendre la disponibilité des fonds. Ce qui a entraîné un glissement pour attendre les décaissements. Il y a eu un certain ralentissement lié aux décaissements des fonds pour les entreprises pilotes et les stages professionnels. Cependant, tous les signaux montrent que la situation va s’améliorer bientôt.  

Partager cet article

Commentaires

    List is empty.

laisser un commentaire

Your special Cameroon Business Today issue in digital version

abonnement I subscribe

Download
app Cameroon Business Today

logo apps