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Sauver la filière bovine...

Le phénomène de vol de bétail couplé à la prise d’otages avec demande de rançon fait planer une grave menace sur la filière bovine dans la région de l’Adamaoua, zone d’élevage bovin par excellence. La situation est alarmante. L’Association pour la promotion de l’élevage au Sahel dans la Savane (APESS) relève par exemple que, pour la seule année 2018, 13 969 bœufs ont été volés et emportés par des bandits de grand chemin dans l’Adamaoua. Le reportage réalisé dans la région par votre journal Cameroon Business Today dans la présente édition (Focus en pages 6 et 7) est particulièrement édifiant sur la question. Les pertes et le manque à gagner sont énormes pour les éleveurs, les collectivités territoriales décentralisées concernées (Nyambaka, Ngaoundéré, Martap, Belel, Ngan-Ha, Mbé…) et l’économie nationale… Si l’on prend la base du prix moyen d’un bœuf à 250 000 F, la valeur globale des bœufs volés est évaluée à 3,492 milliards de F. Un pactole volatilisé. Et l’Etat n’a pu récupérer aucun frais, ni taxes d’abattage sur toutes ces bêtes emportées par des individus sans foi, ni loi.  Le tissu économique local est ébranlé. Appauvris et paupérisés, les éleveurs sont aux abois. Comment en est-on arrivé là ? Les gangs, constitués des Centrafricains, Tchadiens et bien entendu des Camerounais, multiplient des descentes et peaufinent leurs modes opératoires. Ils fonctionnent comme des coupeurs de route qui, dans un passé lointain, ont semé la terreur dans tout le septentrion. Des spécialistes de l’économie souterraine expliquent que l’on fait désormais face à la résurgence du gangstérisme qui s’était établi dans cette partie du pays à une certaine époque, précisément dans les années 80-90. Avec la particularité qu’aujourd’hui, ces entrepreneurs de vol de bétail ont sophistiqué leurs modes opératoires et circonscrit leur cible. Dotés d’équipements modernes, ils tiendraient même des boucheries clandestines dans les villes et campagnes. Au point que les carcasses de bœufs volés qu’ils proposent au marché noir échappent au contrôle du service vétérinaire. Du coup, les autorités compétentes ont de la peine à établir la traçabilité des abattages réalisés dans la clandestinité. De la viande non contrôlée est proposée à la consommation, exposant ainsi les consommateurs à toutes sortes de maladies.  Face à l’ampleur de ce phénomène, le gouvernement a pris la pleine mesure de la menace, en multipliant des actions de sauvetage de la filière bovine. Un contingent du Groupement polyvalent d’intervention de la Gendarmerie nationale (GPIGN) vient d’...

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