On observe depuis
quelques jours que la
Semry procède à la collecte
de riz paddy auprès des
producteurs. Quel est le
but cette opération ?
La collecte du paddy n’est pas
un fait nouveau à la SEMRY.
Un détour dans un passé ré-
cent nous permet de constater
qu’avant la crise économique
survenue au milieu des années
80, la société rachetait toute la
production rizicole, la transfor-
mait et commercialisait le riz
blanc. Quand survint la crise, ce
riz, du fait des effets du dum-
ping pratiqué en Asie du Sud-
est, n’a pu tenir la cote sur le
marché, parce qu’il n’était pas
assez subventionné. La Semry
était obligée d’abandonner le
volet industriel de ses activi-
tés. Cette fonction a dû être
transférée au producteur qui,
tant bien que mal, n’a trouvé
pour seuls débouchés que le
Nigéria et d’autres pays voisins
pour écouler le paddy. Dans la
foulée, les usines qui tournaient
pourtant à plein régime ont
été arrêtés. Pour mener une
croisade contre la crise alimen-
taire dont les effets se sont
ressentis en 2008 au Cameroun,
le chef de l’Etat a décidé de la
relance de la riziculture dans
la Vallée du Logone. L’opéra-
tion de collecte de paddy en
cours s’inscrit donc en droite
ligne du retour progressif de
la SEMRY à la mise en œuvre
de la fonction industrielle et
commerciale, qui elle-même,
vise à mettre à la disposition
des Camerounais le riz produit
sur le sol camerounais.
Quel intérêt les riziculteurs
ont-ils à mettre à la dis-
position de la Semry leur
production de riz paddy ?
D’une manière générale, la
transformation d’un produit
vise à conférer à ce dernier une
valeur ajoutée à tous les niveaux.
C’est cette plus-value qui va
également booster l’économie
et améliorer les conditions de
vie des populations. En ce qui
concerne la transformation et
la commercialisation, nous pou-
vons citer comme retombées la
création de nouvelles activités
et donc de nouveaux emplois.
Au moins 300 emplois directs
et des centaines d’emplois in-
directs seront créés. S’agissant
des riziculteurs, la collecte du
paddy par la Semry constitue
une belle opportunité de lutte
contre la pauvreté, dans la
mesure où les prix pratiqués
par la société sont incitatifs
et garantissent une certaine
stabilité, les met à l’abri des
spéculateurs nigérians qui dic-
taient leurs lois et leur permet
ainsi d’équilibrer leur compte
d’exploitation. Ce qui, par voie
de conséquence, les incitera ...
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